Ce cahier de devoirs mensuels est celui de Marie Cocheril, élève du Cours moyen 2 en 1913 puis Cours supérieur en 1913-1914 à l' Ecole des Filles de Dinan, rue de La Garaye. Le cours supérieur est alors dirigé par Mlle Leclerc'h.
Marie Cocheril est née le 14 septembre 1901 à Dinan.
Elle obtiendra son Certificat d'Etudes à l'issue de l'année scolaire 1913-1914, en juillet 1914 (son portrait et son diplôme sont à consulter en cliquant ici
On y découvre l'essentiel de ce qui était demandé à cette époque en fin de scolarité primaire.
On notera en particulier une composition française avec la description de Dinan en 1913 (pages 16 et 17), les étrennes (page 28), une autre composition sur le thème du bonheur (page 36)...
La Guerre 14-18 est évoquée une seule fois, dans un texte personnel (page 57).
Le 8 juillet 1913
Composition française :
Décrivez la ville que vous habitez. L’aimez-vous ? Pourquoi ?
Développement :
Dinan est une très belle ville. Les maisons sont solides, elles ont presque toutes un jardin. Dans le centre il y a deux belles et grandes églises entourées chacune de quelques parterres. De belles statues ornent les places, tels que Du Guesclin et Beaumanoir. J’aime Dinan pour les belles promenades qu’elle a comme les petits et les grands fossés. Sur les petit fossés, il y a la statue de Duclos. Je l’aime aussi pour ses ruines comme le château de la Garaye et le château de la Duchesse-Anne qui, grâce aux réparations qu’il a eu, est en très bon état. Tous les ans de nombreux étrangers viennent le visiter. Dinan a un fleuve qui l’arrose : la Rance, sur elle de nombreux bateaux glissent légèrement. De grands hôtels, presque tous, situés sur des places, attendent les voyageurs. Ils sont tous très jolis : il y a l’hôtel de France, d’Europe, du Commerce, de Paris et d’Angleterre, de Bretagne, de la Poste, Marguerite etc.… Dinan possède de grandes écoles et de grandes usines.
Dinan est une très belle ville de France.
A propos du Cours supérieur et du Brevet élémentaire
Le primaire supérieur offrait une préparation à l’entrée à l’école normale d’institutrice ou la perspective de trouver un travail d’employée. On y donnait un enseignement pratique de comptabilité, des notions d’anglais et de commerce. Si des dons exceptionnels étaient repérés, l’institutrice préparait alors la jeune fille au concours des bourses. Celle-ci couvrait les frais d’étude et la pension. La réussite à ce concours permettait de poursuivre dans l’enseignement secondaire, ce qui était assez rare. En 1900, sur toute la France, seules, quelques centaines de filles décrochaient leur baccalauréat.
Mlle Leclech a préparé au Brevet élémentaire et à l’École Normale, jusqu’en 1918 à la Garaye. Au moment de prendre sa retraite en 1930, elle regrettera que cette double préparation, qu’elle assurait, n’ait pas été encouragée et pérennisée.
« Le cours complémentaire que j’avais organisé à Dinan a cependant compté jusqu’à 43 élèves. Mais, hélas ! ce cours ne fut jamais officiellement créé. Il fut au contraire combattu, si bien que de guerre lasse et à bout de forces, je dus abandonner la lutte, à mon grand regret, certes : ce fut un véritable crève-cœur pour moi de renoncer à une tâche, bien lourde pourtant, mais que je sentais bien utile. Et elle l’était, puisque les jeunes filles des familles peu fortunées pouvaient gratuitement continuer leurs études. Et il m’a toujours paru déplorable au point de vue laïque que personne à Dinan, depuis que j’ai été forcé d’y renoncer, n’ait jamais présenté une élève au concours d’admission à l’École Normale. » (Archives départementales. Dossier personnel de Mlle Leclerc'h)
Ci-dessous, la composition française avec la description de Dinan en 1913.
Page 19 |
Retour au sommaire ici
Ci-dessous, une composition française sur le thème du bonheur.
Retour au sommaire ici
Ci-dessous, une composition française sur la Guerre 14-18.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire