1952 à 1957. Nicole Renault.
Mes instituteurs et institutrices s’appelaient Mesdames Silar, Notelet, Cholet, Simon, Lecorguillé. Ce qui ne me plaisait pas c’est que certaines maîtresses étaient très sévères. Je me souviens que nous avions une blouse rose une semaine et une bleue la suivante.
1953-1954 Chantal Rabilloud Fontaine
Chantal se souvient surtout de Mme Notelet dont elle ne garde pas un très bon souvenir, ça arrive !
« Elle habitait vers le stade et à chaque fois que je retourne à Dinan la vue de sa maison m'assombrit le plaisir d'y revenir.... vous voyez à quel point elle m’ a traumatisée....(.mais n'exagérons rien : j'aime Dinan, où je découvre toujours autre chose ). J'ai d’ ailleurs tout à fait par hasard rencontré sa fille sur une vide grenier en région Parisienne; elle vendait un tableau de St Malo que je lui avais acheté et nous avions discuté de la Bretagne ; elle m'a dit qu'elle était de Dinan et m'a dit son nom; Notelet , ce qui bien sur a fait tilt […].
Il faudrait que je retrouve cette photo de classe au milieu des tas de photos que j'ai à classer et je serais heureuse de retrouver les noms ; je me souviens de Florence Surel , de Jacqueline Thibaut mais n'ai pas beaucoup de souvenirs des autres noms à mettre sur ces visages connus.
Je suis repassée cette année près de l'école de la Garaye et elle s est bien modernisée… à mon époque, elle n'était pas ouverte sur l'extérieur, mais entourée de murs de pierres...pour y aller j'empruntais un charmant itinéraire qui était Les Grands Fossés ; je n'avais qu'à traverser cette promenade pour être à la maison, j'habitais alors rue de l'Ecole près de la porte St Malo.
1956 Hervé Audroin
Je n'ai fréquenté la Garaye qu'en maternelle (a partir de 1956 je crois) comme mon frère ainé et je me souviens de Mme Lemonnier et ses belles blouses roses ou bleues (je la trouvais très belle et toujours bien coiffée).
Mme Coignard ,était l'épouse sans doute de M. Coignard instituteur redouté des petits dinannais avec sa traction noire et son moignon en fer sur lequel il vissait des ustensiles barbares à l'époque .Mon frère ainé était réputé pour son béret qu'il avait sur la tête en permanance ce qui exaspérait Mme Coignard .Plein de noms d'institutrices comme d'enfants remontent à la surface car je suis dinannais avant tout .
1959-1962. Dominique Boissière.
Je suis née en novembre 1953 et je n’avais donc pas encore tout à fait 6 ans quand mon père m’a conduite en septembre 1959 à l’école Maternelle. Il me semble que c’était un bâtiment préfabriqué assorti d’une grande cour et Mme Le Couls en était directrice.
A l’époque, on entrait au CP, à 6 ans révolus et non dans l’année comme aujourd’hui. Mais voilà, quand la maîtresse enseignait les voyelles aux autres élèves, je lui lisais toutes les consonnes, quand elle enseignait les premiers nombres, je comptais les centaines et quand enfin, lors d’un exercice de reconnaissance de petits mots comme « le » « la » « les », je lui ai lu quasi couramment tout le poème qu’elle avait écrit au tableau, elle a décidé de m’envoyer « me faire voir » au CP ! J’imagine que je devais lui « pourrir » la vie et sa classe … !
Surtout ne croyez pas que j’étais surdouée comme on le dirait aujourd’hui. Non, j’étais seulement fille d’enseignants avec de nombreux frères et sœurs …Lire et compter tenait simplement de l’imprégnation et de l’ambiance…
Me voici donc contrainte de gagner l’école primaire avec 3 ou 4 semaines de décalage par rapport aux autres. Et j’ai tout de suite détesté ma nouvelle classe ! Il fallait descendre 5 ou 6 marches pour pénétrer dans une pièce semi-enterrée et mal éclairée par des demi-fenêtres. Quant à ma maîtresse, Mme Rouillé, elle ne me plaisait pas non plus. Je me souviens vaguement de mes doigts constamment tachés d’encre …..Je crois que je renversais mon encrier et que je faisais des pâtés sur mes cahiers… La maîtresse me disputait à cause de mes cahiers « torchons » et pire, me retirait des points à cause de ma mauvaise écriture…. Je crois que ces lignes de lettres majuscules et minuscules m’ennuyaient, que le reste de l’enseignement devait me sembler bien fade, bref ! peu et de mauvais souvenirs de ce CP ! D’ailleurs, je suis incapable de nommer aucune des fillettes de ma classe, sauf peut-être Maryse ? Thuault ? , deuxième petite bouille ronde au dernier rang en partant de la gauche, car c’était la fille de nos voisins de la Cité St-Charles.
Nous allions déjeuner le midi à la cantine des Fossés, grande salle que surveillait mon père. Les filles d’un côté, les garçons de l’autre, pas mal de brouhaha et l’occasion de nous détendre….
En septembre 1960, je suis passée au CE1 avec Mme Chollet. Tout a changé. Nous avions une grande classe haute et claire et je suis sure d’avoir adoré cette maîtresse, que j’ai d’ailleurs gardée au CE2.
Je suis devenue très bonne élève. Maman est décédée le 21 février 1961, au milieu de mon CE1. J’imagine que les maîtresses ont dû comme beaucoup de Dinannais être marquées par la mort de cette collègue de 39 ans, qui laissait 5 enfants de 16 à 7 ans et un mari (plutôt pas mal) éploré.
Mais je ne me souviens de rien. Quelquefois, des gamines me haranguaient dans la cour « C’est vrai qu’ta mère est morte ? » Je répondais avec tout le dédain dont j’étais capable « Oui et alors ? »
Alors pour faire monter la sauce, elles chantaient à tue-tête « Sa mère, elle est morte, sa mère elle est morte… » qu’une remarque adulte faisait tout de suite cesser !
Délicieuse cruauté enfantine ! Mais bon, je n’offrais pas de prise, je ne pleurais pas et j’investissais le plus possible mon travail scolaire.
En CE2, quand même, les maîtresses, dévorées de curiosité, m’ont passée un jour à la question. Qui était ma nouvelle maman, était elle gentille, quand aurait lieu le mariage, où irions nous habiter … ?
Je les ai renseignées, un point c’est tout.
Voilà pour l’histoire de ma scolarité et voici maintenant mes petits souvenirs concrets :
Je précise que malgré ma jeunesse, la cour me semblait très petite, ainsi que le préau. Nous avions le droit de jouer à la grande corde à sauter mais nous étions vite gênées par les autres qui circulaient…
Chaque matin (en 1960 ou 61 je pense…) nous faisions la queue pour recevoir notre petite bouteille de lait. Un quart en verre avec un opercule bleu vif. Et il fallait tout boire…. ! Parfois il était tiède et c’était bon, parfois, il était froid et je crois que les arbustes de la cour ont dû prospérer grâce aux fonds de nos petites bouteilles…..
Le soir, avant l’étude, on nous distribuait aussi des goûters : un morceau de pain de 2 livres avec une mini tablette de chocolat Poulain. J’adorais fourrer ma tablette au milieu du pain…
Vous voyez, on ne nous laissait pas dépérir, d’ailleurs, on a toutes des bonnes joues sur les photos….
Enfin, un jour (en CE2 je pense) on m’a envoyée porter un message à Mlle Le Corguillé. J’ai escaladé les marches de la tourelle comme on monte un donjon pour aller se jeter dans la gueule du dragon ! Une fois devant la porte, J’ai été surprise du calme et du silence, car je m’attendais à des cris, des ordres, des bruits de règle assénées et même peut-être des flammes….
Une voix m’a dit d’entrer et Melle Le Corguillé, enchignonnée m’a souri presque rêveusement, en me remerciant…
Je suis redescendue joyeusement et racontant mon exploit, disait ensuite à qui voulait l’entendre : « Mlle Le Corguillé n’est pas du tout méchante, elle m’a souri… »
Commentaire :
Ce témoignage de grande qualité n’a pas été sans me poser quelques questions. Faut-il tout publier même quand certains propos risquent de froisser ? Mon avis est qu'il est possible de publier en précisant que c’est un jugement personnel, il faut le remettre dans l'époque où il se situe et il ne doit pas être injurieux. Ensuite chacun relativise Nous avons échangé avec Dominique sur cette question et voici quelques extraits de ses réflexions pleines de sagesse: « J'ai relu mon passage sur le CP qui me semble être le plus délicat...Je crois qu'on perçoit bien que mon passage retardé dans cette classe et mon "éveil" ne m'ont pas permis de bien profiter de l'enseignement peut être trop lent ou trop traditionnel de la maîtresse (n'oublions pas que mes parents dispensaient un enseignement inspiré de "L'école libératrice".) Cependant, je pense qu'on peut supprimer le "quant à ma maîtresse, elle ne me plaisait pas non plus" et plus encore si vous jugez que cela pourrait froisser Mme Rouillé.
Le passage sur Mlle Lecorguillé manque un peu d'humour....mais il montre bien à quel point, nous, les enseignants pouvons avoir des réactions d'agacement qui marquent fortement les enfants...
Tout ceci me laisse à penser que dans une vie d'enfant, les souvenirs scolaires qui marquent sont souvent les difficultés, les réprimandes, les punitions parce qu'elles sont l'apprentissage de la loi et des règles sociales....Ces dernières ne deviennent acceptables que lorsque l'on réussit enfin...Etre enseignant, c'est ingrat surtout en début d'année scolaire et c'est tellement plus agréable après 2 ou 3 mois quand la loi est bien intégrée et la confiance réciproque installée.
Alors après tout, il faut avoir de mauvais souvenirs...C'est le signe d'une évolution... »
1961-1962 Claudine Elise (née Hérisson)
J’étais en grande section dans la classe de Mme Coignard. Je me souviens d’un spectacle de fin d’année où j’étais sur scène, très intimidée. Mon pire souvenir c’est le jour où j’ai cassé mon coq en plâtre qui se trouvait en équilibre sur le porte-Manteau du couloir !
En maternelle j’ai appris à coudre, à lire et à écrire…ce qui m’a permis d’entrer directement en CE1…
Dans la cour on faisait des jeux de comptines comme « Entre les deux mon cœur balance » et « Enfilons l’aiguille, l’aiguille, enfilons l’aiguille à coton »…
Christine Laisné. 1964 à 1966
Je
m’appelle Christine Laisné et j’étais
élève, à l’école de la Garaye dans les années
64, 65, 66.
Ce
qui me plaisait à l’école, c’était le parfum de ma maîtresse Mademoiselle
Loisel, ses belles robes, ses cheveux blonds, sa gaîté, sa vivacité. J'aimais le grand
manteau bleu avec des petits nuages blancs d’une autre maîtresse. Je me
souviens qu’il lui arrivait aux pieds, ça lui donnait l’air d’une princesse.
Le
lait en bouteille de verre individuelles était livré le matin. On savait
que ce serait la pose quand les messieurs arrivaient avec les caisses à
bouteilles qui sonnaient ! On
sortait notre paille de notre pupitre. Le lait était frais, ça faisait comme
une respiration dans l’air confiné de la classe. Madame
Joly et Madame Gervais qui étaient gentilles. Elles savaient toujours consoler
des petits bobos et dédramatiser les fuites de pipi dans la culotte !
Elles étaient attentives à remettre nos vêtements comme maman le voulait ( ex le
coton cardé avec du camphre quand on était enrhumé, à glisser sous la chemise
de laine, contre la poitrine). Elles vérifiaient que les nez soient propres,
les enfants qui n’avaient pas leur mouchoir attaché par une épingle à nourrice
dans le fond de la poche avaient une réflexion. Ce
qui ne me plaisait pas c’était d’être longtemps loin de ma maman !!!
1965 à 1968 Claudine Paque
Je me souviens de l¹odeur âcre du vieux poêle Godin au fond de la classe et de son tuyau qui passait au-dessus de ma tête le long du plafond.
Je me souviens que nous écrivions avec un porte-plume que nous trempions dans un encrier en porcelaine inséré dans la table sur le côté droit : les gauchers n'avaient pas encore droit de cité. Le côté gauche de mon majeur était tout le temps teinté de violet. Je me souviens de l¹escalier en colimaçon, en pierre, pour monter aux classes du 1er étage. Je me souviens des panneaux qui s'accrochaient au tableau pour nous présenter des cartes de géographie, la circulation du sang ou illustrer la leçon de morale. Je me souviens que la maîtresse de CE2 mettait la radio pour une émission qui nous diffusait une leçon de musique. Je me souviens d¹avoir vu « Bambi » en fin d’année dans la classe de Mademoiselle Lecorguillé qui était en bas avec une entrée particulière sur le côté de l¹école. Je me souviens de l’estrade en bois : y monter, c’était entrer dans l’espace réservé de la maîtresse.
1966-1971 Pascale Le Faou.
1 commentaire:
je m'appelle brigitte gomard :nom martin et ma soeur dominique.je suis sur deux photos ,la 10 et la 11.assise 3éme rang ,avec les cheveux crépés.j'habite rennes,mariée,3 enfants.mon métier pendant 38ans aide soignante.je viens d'etre en retraite..mon téléphonne:0624905917
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