L'histoire de cette école c'est aussi celle de la ville.
Le Pays de Dinan va publier un livre sur l'histoire de l'école de la Garaye. Son auteur, Richard Fortat, dévoile tout un pan de la mémoire locale.
La « petite » histoire locale peut déboucher sur une grande histoire. C'est ce que vient de démontrer Richard Fortat, instituteur à l'école de la Garaye. Tout commence en 2006. Passionné par son métier, il veut monter une petite exposition sur le centenaire de l'école, prévu en 2007. « Au début, je voulais simplement retracer l'histoire de l'école, pour les élèves actuels mais aussi pour les anciens. Mais je me suis vite rendu compte que les archives révélaient des mines d'informations. »
Se transformant en vrai détective, il fait une découverte étonnante. « En fait, l'école a bien plus de 100 ans. J'ai trouvé des documents montrant qu'elle a été construite en 1852. Mais tout le monde l'avait oublié, comme un grand trou dans la mémoire locale. »
Un travail de bénédictin
Commence alors un travail de bénédictin. À force de naviguer entre les archives de la mairie, les archives départementales, des cabinets d'architectes ou même les locaux des services techniques de la Ville et de lire des multitudes de documents entassés dans des caisses souvent oubliées, il reconstitue le film de 150 ans d'enseignement à Dinan. « À sa création, l'école était un asile, pour enfants défavorisés, géré par les sœurs de la Sagesse. J'ai trouvé un registre où les sœurs notaient les achats qu'elles faisaient pour leurs élèves. »
« Au moins un repas par jour »
On y trouve l'achat de sabots ou de nourriture. « Cela permettait aux enfants d'avoir au moins un repas par jour. Je me suis aperçu qu'au XIXe siècle beaucoup de gens à Dinan vivaient dans une misère noire. » La laïcité fait ensuite son arrivée. Le statut de l'école change. Elle devient une école de fille. « J'ai découvert des documents sur les rapports très tendus entre les élus et l'école à partir de 1902. »
Emballé par ses découvertes, Richard Fortat poursuit sa quête. Il rencontre des anciennes élèves de l'école qui racontent leur enfance, parlent d'une institutrice qui les a marquées. Richard Fortat retrouve sa trace, comprend les raisons de sa disparition durant l'occupation allemande. Trouve des lettres de dénonciations. Fait revivre cette époque noire à Dinan. Il finit par remonter jusqu'à nos jours.
Devant ce travail de titan, Loïc-René Vilbert, le bibliothécaire municipal, ne peut qu'être enthousiaste. Au point de vouloir publier un livre hors série édité par le Pays de Dinan. Avec une foule d'illustrations, 200 en tout, dénichées par l'auteur. « On découvre des portraits, des histoires, des anecdotes, des personnages célèbres en lien avec l'école. C'est toute l'histoire de la ville qu'on retrouve. »
Jean-Valéry HÉQUETTE.
Ouest-France
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3 commentaires:
quelles sont les entreprises qui soutiennent le projet?
les entreprises sont Bricomarché Taden, Apologic (informatique) et Montagnon-Street Assurances Dinan.
D'autres partenaires ont aidé par leur contribution financière. Il s'agit de la Ville de Dinan (conseil municipal), de l'Amicale Laïque de Dinan et de Catherine et Didier Lechien.
Un grand merci à tous car ce n'est pas un espace publicitaire qu'ils ont acheté. Leur geste est un don, fait avec beaucoup de discrétion...
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